Pour atteindre la neutralité climatique en 2050, il sera nécessaire d’adresser les émissions difficiles à éviter en recourant au captage et au stockage de CO2 (CCS) et à des technologies d’émission négative (NET). Des émissions de CO2 devront être capturées à partir des émetteurs principaux, notamment les usines d’incinération d’ordures ménagères, les industries chimiques et les cimenteries, puis stockées. Afin d’acheminer le CO2 (environ 7,5 Mio. To/an) du lieu d’émission au lieu de stockage, un réseau est nécessaire.
La présente étude, pilotée par l’association suisse des exploitants d’installations de traitement des déchets (ASED), examine la faisabilité et le coût d’une telle infrastructure.
Un possible réseau reliant 32 émetteurs et deux sites de collecte (Bâle et Collombey) a été étudié. Il est constitué de deux branches principales (est et ouest) avec des ramifications vers les sites émetteurs. Sa longueur totale est d’env. 1'000 km. L’investissement initial nécessaire est situé entre 2,7 et 3,1 Mrd EUR et les coûts d’exploitation à env. 200MEUR/an. Rapportés aux quantités produites, cela correspond à env. 35 EUR/to CO2.
Pour la compression du CO2, l’énergie électrique nécessaire est estimée à env. 1,2 TWh/an. L’étude montre qu’une telle infrastructure est techniquement réalisable en Suisse, bien que plusieurs points devront être par la suite analysés en détail : en particulier la traversée des agglomérations, des lacs, ainsi que la surface nécessaire pour les unités de compression.