Dans ce projet, on a étudié si les économies de consommation énergétique apportées par une adjonction atteignant jusqu'à 25% d'hydrogène au méthane utilisé comme carburant, constatées dans des études de procédés de combustion, étaient confirmées avec une utilisation concrète d'un véhicule avec un cycle de conduite dynamique et comment les réductions en partie élevées des émissions de T.HC et de NOx que cette adjonction entraîne pouvaient s'expliquer sur le plan technique.
Pour cela, un véhicule CNG (Euro-4), équipé d'une unité de contrôle électronique du moteur adéquate et d'un catalyseur adapté pour le fonctionnement CNG avec 100% de méthane et pour celui avec un mélange méthane/hydrogène (85 mol%/15 mol% et 75 mol%/25 mol%), a été soumis à des essais sur un banc à rouleaux avec 2 cycles de conduites comprenant au total 7 cycles partiels.
Ces essais ont montré qu'avec les cycles de conduite choisis, les économies de consommation énergétiques réalisables avec ces adjonctions atteignent jusqu'à 2% (sans adaptations du moteur). Ces économies peuvent s'expliquer par l'accélération de la phase d'inflammation. Dans l'ensemble, avec la teneur inférieure en carbone du CNG enrichi en hydrogène, les réductions des émissions de CO2 déterminées atteignaient jusqu'à 11.3% (ou 28 – 31% de moins de CO2 qu’avec essence). Considérant aussi le part de biogaz de 20% dans le gaz naturel, une réduction de CO2 de 37 - 41% est réalisée par rapport avec essence.
Par ailleurs, on a constaté que les émissions de T.HC avant et après le catalyseur diminuaient de 30 à 60% selon le cycle partiel. Cette diminution est très probablement due à la distance d'extinction dans la chambre de combustion nettement plus faible lors de la combustion de l'hydrogène par rapport à celle du méthane. On n'a pas constaté dans le catalyseur d'augmentation significative des T.HC avec l'adjonction d'hydrogène.
Avant le catalyseur, les émissions de NOx étaient pratiquement semblables lors du fonctionnement avec CNG et avec HCNG; par contre elles étaient jusqu'à 60% plus faibles après le catalyseur. La cause de cette meilleure conversion catalytique a été identifiée comme étant la teneur légèrement accrue en hydrogène des gaz d'échappement après la phase de poussée. La phase de poussée provoque une évacuation accrue de l'oxygène accumulé dans le catalyseur ce qui conduit à une accélération de la réduction des oxydes d'azote dans le catalyseur trois voies.