Les interfaces de transport voyageurs ont souvent été jusqu'à présent organisées et gérées au cas par cas. Espace de transition entre différents exploitants, le lieu où les passagers doivent changer de moyen de transport peut ainsi souffrir de problèmes de coordination entre modes (cheminements longs ou difficiles, manque d'information, billetterie non unifiée, problèmes de sécurité). Ceci concourt à rendre les transports publics moins attractifs que la voiture offrant des trajets directs.
Toutefois, la construction de nouvelles interfaces ou la rénovation profonde de certains sites permettent de proposer de nouvelles solutions aux voyageurs, notamment en développant une offre en matière de services dans les gares. Le groupe GUIDE a mené son projet d'études - terminé en août 1999 - en quatre phases principales :
1. identifier les principaux travaux de recherche sur les interfaces en Europe (plus de 500 références classées par thèmes, dont 80 ont été résumées) ;
2. recenser les pratiques actuelles en matière d'interfaces, par des données chiffrées et cartographiques au niveau national, urbain et local (site lui-même), ainsi que par une étude des perceptions des usagers ;
3. réaliser un rapport complet sur des interfaces sélectionnées en Angleterre, Hollande, France, Suède et Grèce, et sur des sujets transversaux tels que le financement (notamment partenariat public-privé), le management, la stratégie de réseau, et les différentes méthodes qualitatives et quantitatives qui permettent d'évaluer le comportement des voyageurs, leur satisfaction, et d'orienter les investissements en conséquence.
4. éditer un « guide des bonnes pratiques » recensant les éléments transposables d'expériences réussies.
Pour le point 1, l'apport suisse a consisté à sélectionner différentes recherches menées dans le domaine, ainsi que des sources variées d'information sur les interfaces (conception, gestion, etc.). Complétant l'étude de différentes interfaces en Europe, des données statistiques ont été collectées auprès des Transports Publics Genevois et des Transports Publics de la Région lausannoise, afin de fournir des données comparatives - en matière de taille des interfaces, de proportion de voyageurs changeant de moyen de transport, de systèmes de gestion des interfaces entre plusieurs opérateurs notamment.
Dans la 3e tranche du projet, des cas d'études ont été sélectionnés. Une première partie était relative à des sites particuliers (fournissant des exemples variés de fonctionnement de pôles d'échanges - par exemple la Gare du Nord à Paris, le Pirée à Athènes, ou de petites interfaces telle Duivendrecht en Hollande). Nous avons contribué à établir une méthodologie d'analyse de ces sites, afin d'identifier les particularités positives ou négatives de ceux-ci, en se plaçant du point de vue des opérateurs de transport comme de celui des clients des transports publics. Les visites sur place ont permis des contacts privilégiés avec les concepteurs de ces lieux d'échange, ou avec les organismes chargés de les exploiter. Les pôles d'échanges étaient soit des lieux conçus comme tels il y a quelques années, soit davantage le résultat de superpositions historiques de modes de transport, donc plus difficiles à gérer. La place du commerce et des services annexes, selon un questionnement auquel nous avons participé, a pris une place particulière. La deuxième partie concernait cette fois non des sites mais des thématiques. Avec l'Ecole Nationale des Ponts et Chaussées (France), nous avons écrit un chapitre relatif aux différentes méthodes d'évaluation des interfaces, quantitatives et qualitatives. Après une description des méthodes quantitatives surtout utilisées par les opérateurs (élaboration de normes de qualité, définition de critères de satisfaction), les perceptions des passagers et leurs attentes ont été décrites, à partir de résultats d'autres recherches, permettant d'illustrer une méthode d'analyse qualitative. 
Enfin, un séminaire de recherche tenu à Paris les 22 et 23 avril 1999 a permis de confronter nos observations et conclusions provisoires avec celles des autres groupes européens de recherche travaillant sur les interfaces dans le 4e programme-cadre (MIMIC et PIRATE, voir le site internet 
http://www.sypte.co.uk/shock/eec/eec.html pour davantage de détails). Une ultime réunion avec ces deux autres groupes a eu lieu les 23 et 24 juin 1999 à Amsterdam, à laquelle nous n'avons pu participer, ayant d'autres obligations à ces dates. Les points principaux relatifs aux méthodologies quantitatives et qualitatives ont été intégrés dans le rapport final, intitulé « A good practice Guide ».
Christophe Jemelin et Vincent Kaufmann