Afin de contribuer à la prévention d’une pénurie d’énergie, le Comité de l’Union des transports publics (UTP) a décidé le 9 septembre 2022 de prendre différentes mesures immédiates à court terme, notamment un abaissement de la température dans les compartiments voyageurs de no-vembre 2022 à fin février 2023. Les entreprises de transport (ET) ont mis en oeuvre ces abaisse-ments soit en modifiant le logiciel des véhicules, soit en demandant aux assistantes et assistants clientèle de procéder à un réglage manuel. La présente étude examine la manière dont les voya-geuses et voyageurs perçoivent cet abaissement de la température dans les transports publics. D'autres facteurs d'influence tels que le mouvement de l'air, la température de l'air extérieur, les conditions météorologiques ou la position dans le wagon ne font pas l'objet de cette étude.
- Avec le soutien du programme de l’OFT « Stratégie énergétique 2050 des transports publics », une enquête a été menée auprès des voyageuses et voyageurs entre le 26 janvier et le 10 mars 2023 afin de déterminer leur perception de la température dans les véhicules de sept entreprises de transport (trafics grandes lignes, régional et local).
- Au cours de 107 journées d’enquête, environ 29 400 voyageuses et voyageurs ont été interro-gés. On dénombre environ 13 200 réponses dans les véhicules du trafic grandes lignes, 14 800 dans ceux du trafic régional et un peu plus de 1400 dans ceux du trafic local.
- Dans l’ensemble, le niveau de satisfaction est élevé (85% et plus) et ne varie guère en trafic grandes lignes pour des températures comprises entre 20° C et 22° C. C’est en trafic régional que le taux de satisfaction est le plus élevé (86% et plus) avec des températures comprises entre 18° C et 20° C. Quand les voyageuses et voyageurs passent moins de 10 minutes dans le train, le niveau de satisfaction reste élevé (87% et plus) même lorsque la température est comprise entre 16° C et 17° C.
- Il est frappant de constater que la part des passagers ayant signalé avoir « trop chaud » est net-tement supérieure à celle des passagers ayant signalé avoir « trop froid » dans le trafic régional.
- De plus, on observe que l’adaptation du logiciel des véhicules permet d’obtenir un abaissement fiable de la température du compartiment voyageurs, alors que l’abaissement manuel donne des résultats moins efficaces.
Sur la base de ces résultats, le plus grand nombre possible d’entreprises de transports publics doit exami-ner dans quelle mesure il est possible d’abaisser durablement la température dans les compartiments voyageurs afin de réaliser des économies d’énergie en tenant compte de la durée du voyage et des carac-téristiques des véhicules.
Selon les premières extrapolations fondées sur le nombre de véhicules, un abaissement de la température des compartiments voyageurs pourrait permettre aux entreprises de transports publics suisses d’économi-ser jusqu’à 38 GWh d’électricité par an. Vu le coût des modifications, cette mesure ne pourra vraisembla-blement être mise en oeuvre que sur une partie de la flotte au cours des dix prochaines années. On estime donc que l’acquisition de nouveaux véhicules ou la mise à jour des logiciels des véhicules permettra de réaliser environ 60% de l’économie potentielle, soit 20 à 25 GWh/an. Cela correspond à environ 1% à 2% de l’énergie totale utilisée pour les transports publics sur rail et les trolleybus.
Le groupe de travail «Énergie durable» de l’UTP coordonnera la suite de la procédure au sein de la branche et élaborera, sur la base des résultats obtenus, des recommandations pour les températures de consigne par fonction de transport, si possible applicables à l’échelle de la branche.