Le projet de recherche étudie les élasticités-prix de la demande d'électricité et de gaz en Suisse. Les élasticités de la demande pour la Suisse sont déterminées sur la base des données de la consommation suisse au niveau cantonal. Une attention particulière est accordée aux élasticités des ménages, de l'industrie et des services. À partir d'un riche ensemble de données comprenant des informations cantonales pour les années 2011 à 2016, nous estimons des modèles structurels à équation unique et à équations systémiques pour différents niveaux temporels.
Nous ne trouvons pas de preuves solides de l'élasticité-prix de la demande de gaz ou d'électricité au niveau de l'année pour aucun secteur. Seuls les clients commerciaux de l'électricité présentent de faibles preuves statistiques du comportement élastique. De plus, rien n'indique que la demande d'électricité est élastique au niveau du mois. Nous soupçonnons que la petite taille de l'échantillon pourrait nous empêcher d'obtenir des résultats significatifs, ce qui ne signifie pas que la demande suisse est inélastique en soi. Notre analyse horaire, en revanche, s'appuie sur des données plus détaillées, ce qui se traduit par des élasticités-prix signifiantes de la demande d'électricité au niveau cantonal allant d'environ -0,5 à -0,07. L'analyse horaire est basée sur la consommation globale des cantons, sans distinction selon les secteurs. En contrôlant pour la demande des utilisateurs plutôt inélastiques, nous attribuons ces élasticités à des clients flexibles. Les élasticités sont plus grandes dans les cantons où la part de l'industrie est plus élevée.
Nous utilisons ces paramètres estimés pour analyser les réactions de la demande. Nous nous concentrons sur les prix du carbone, un sujet d'étude intéressant, car la Suisse abandonnera son propre système d'échange de quotas d'émission et participera au système européen d'échange de quotas d'émission en 2020. Dans notre analyse horaire, nous estimons également une équation de prix complète qui tient compte des prix des matières premières lorsqu'une centrale thermique alimentée aux combustibles fossiles détermine les prix dans les pays voisins. Cela nous permet de calculer des prix contrefactuels liés à une augmentation du prix du carbone. En simulant un système commun d'échange de droits d'émission et un prix commun du carbone de 25 euros par tonne de CO2, nous constatons des réductions de la demande pouvant atteindre 7 pourcent agrégées sur une année entière. Les cantons où la part de l'industrie est plus élevée sont plus touchés que les cantons où la part des ménages est plus élevée.