Les relevés cantonaux qui ont servi de base à établir les parts cantonales du contingent suisse des surfaces d'assolement SDA sont notoirement très hétérogènes1[1]. Comme le sujet des SDA a pris une certaine importance, notamment dans le cadre des dernières révisions ou terminées de la loi sur l'aménagement du territoire LAT, étapes 1 et 2, il arrive fréquemment que soit critique le manque de transparence et d'harmonisation au niveau du territoire suisse des critères et de leur application dans Ia désignation des surfaces d'assolement.
Chaque canton a eu a l'origine - et a encore - une certaine liberté dans Ia qualification de ses SDA, dans le sens qu'il avait le devoir d'inscrire à son inventaire SDA « ses meilleures terres agricoles », en tenant compte de sa situation specifique2[2]. II n'existe pas de solution aux différences physiques entre les cantons, et, sur le principe, I'ARE ne compare pas les cantons entre eux, mais contrôle l'évolution des surfaces déclarées dans le canton intéressé.
Certains cantons, dont les relevés originaux d'avant 1992 étaient insatisfaisants, se sont lancés dans une cartographie pédologique détaillée, et ont déterminé à nouveau géographiquement leurs surfaces d'assolement. En fonction des résultats de Ia cartographie, les surfaces à l'inventaire SDA peuvent être déplacées géographiquement en raison des nouveaux critères et l'inventaire original est modifié.
C'est le cas des cantons de Zurich et de Bâle-Campagne, qui ont utilisé Ia même méthode, celle dite de Reckenholz, à l'échelle 1 : 5'000, avec une classification des terres selon le système des NEK (« Nutzungseignungsklassen »). lls ont cartographie leur surface agricole utile, qualifié et déterminé sur cette base les surfaces les meilleures du point de vue agro pédologique, soit celles qui doivent être déclarées à l'inventaire des surfaces d'assolement pour garantir le contingent cantonal.
Alors que Zurich et de Bâle-Campagne ont utilisé Ia même méthode scientifique et transparente pour clarifier Ia distribution des qualités SDA sur leur territoire, Zurich a déclaré toutes ses surfaces dans les classes NEK 1 a 5 comme surfaces d'assolement, et Ia classe NEK 6 pour moitié, tandis que Bâle-Campagne ne déclaré que les surfaces des classes 1 à 3, ainsi que quelques surfaces des classes NEK 4 et 5, dont Ia profondeur utile aux racines est de plus de 50cm. Les autres surfaces sont considérées comme de moins bonne qualité et ne figurent pas à l'inventaire (le solde des NEK 4 et 5, et les NEK 6).
Cette différence entre les cantons est particulièrement embarrassante pour Ia Confédération qui doit traiter tous les cantons de manière égalitaire, et qui est en mesure de le faire précisément dans le cas où les bases pédologiques existent et ont été créées avec Ia même méthode.
[1] Plan sectoriel des surfaces d'assolement. Rapport 1992. Page 13.
[2] « Les SDA font partie des terrains qui se pretent a l'exploitation agricole, elles sont principalement des praires et des terres ouvertes, capables de rendement. Cette capacité naturelle, compte tenu des conditions régionales, ainsi que Ia déclivité tiennent lieu de critères>> (Aménagement du territoire et Agriculture, mai 1983, p. 2).