L’émission de composés azotés problématiques dans l’environnement est, pour une part importante, due aux activités agricoles. Les émissions agricoles se composent principalement d’ammoniac (NH3). L’ammoniac dans l’air est une source d’acidification et d’eutrophisation des milieux naturels. De nombreuses régions en Suisse souffrent déjà d’un apport excessif d’azote dû à la déposition atmosphérique de l’ammoniac. De plus, l’ammoniac contribue également à la formation d’aérosols secondaires toxiques.
Lorsqu’on fermente des effluents agricoles pour en faire du biogaz, la production d’ammoniac et par conséquent les émissions, peuvent se trouver augmentées, ce qui n’est pas désiré. Les méthodes actuelles pour limiter ce phénomène sont coûteuses et complexes à gérer. Cependant, la découverte et compréhension de nouvelles réactions biochimiques dans le processus de méthanisation permettent d’envisager de nouvelles solutions simples et peu coûteuses.
Les offices fédéraux de l’énergie (OFEN, contrat en juin 2005 avec erep No. 151545), de l’agriculture (OFAG) et de l’environnement (OFEV) ont convenu de soutenir le développement de cette technologie en deux phases. Ces deux phases sont décrites dans la demande de subside du 19.05.2005. La première phase a consisté à évaluer la faisabilité et les conditions de l’application des nouvelles réactions biochimiques à l’échelle du laboratoire (contrat UTF 154.19.05 avec l’OFEV). Elle a mis en évidence la possibilité de réaliser la transformation de l’ammoniac en nitrites (NO
2) et des nitrites en azote gazeux (N
2) en une seule étape dans le réacteur aérobie. Ce résultat permet d’envisager une application prometteuse simple et efficace pour des installations de biogaz agricole. Dans la deuxième phase, il s’agira de vérifier le bon fonctionnement de ces réactions à l’échelle d’un véritable bioréacteur pilote et d’en faire une évaluation économique en vue de la commercialisation de cette technologie.