En Suisse environs 20'000 patients et patientes dépendants d'opiacés sont traité par la méthadone avec en général des résultats satisfaisants. Toutefois un groupe de patients ne profite pas suffisamment de ce type de prise en charge. Leur besoin en méthadone dépasse largement les doses prescrites en général. Un autre groupe de patients ne profite même pas d'un dosage élevé de méthadone. Une piste d'explication possible concerne les différences interindividuelles de type pharmacogénétiques qui provoqueraient des différences pharmacocinétiques et pharmacodynamiques chez les patients. La présente étude sert à éclaircir d'avantage les mécanismes de base de cette interrelation auprès de trois groupes de patients, à savoir les répondeurs au traitement conventionnel (doses de 40 - 80 mg/jour), les répondeurs au traitement à dose élevés ( >120 mg), et les non répondeurs au traitement à dose élevés (>120 mg). Ces trois groupes seront comparés avec un groupe de patients bénéficiant d'un programme de prescription d' héroine (ayant échoué au moins une fois dans un traitement à la méthadone).
Les patients seront génotypés et/ou phénotypés pour quelques formes du cytochrome P450, enzymes qui pourraient intervenir dans le métabolisme de la méthadone, pour la glycoprotéine P, protéine impliqué dans le transport de la méthadone notamment au niveau hématoencéphalique, pour les récepteurs mu aux opiacés (sur lesquels se lie la méthadone et le récepteur à la dopamine D2, impliqué dans les processus de récompense. L'étude cherche à déterminer dans quelle mesure le polymorphisme de ces gènes spécifiques pourrait influencer la réponse clinique des patients au traitement à la méthadone. Un aspect particulier qui sera également examiné concerne le potentiel cardiotoxique de la méthadone.