Recommandations pour d’autres projets
«External background radiation in the Fribourg (Switzerland) urban area»
Le dernier chapitre du rapport donne de recommandations pour des futures séries de mesure dans d’autres régions de la Suisse, ceci particulièrement en ce qui concerne la technique de mesure, les choix des emplacements mais également sur l’unité de mesure H*(10) [l’équivalent de dose ambiante] qui devra dorénavant être utilisée selon l’Ordonnance de radioprotection pour des campagnes de ce type :
- le choix des sites de mesure (sol, prés, pavées, goudron, gravier, etc.) dans la région considérée pour tenir compte de la variation géologique du rayonnement terrestre ;
- le choix de l’altitude pour tenir compte de la variation de la composante cosmique avec l’altitude ;
- differents type de bâtiments et de matériaux de construction pour étudier leur influence sur le rayonnement cosmique (absorption) et le rayonnement terrestre (augmentation) ;
- des mesures sur différentes étages des bâtiments ;
- des mesures à différents distances par rapport aux murs de bâtiments ;
- une vérification de l’étalonnage du spectromètre et de la chambre à ionisation par des sources ponctuelles et par simulation Monte Carlo ;
- l’utilisation systématique de la grandeur H*(10) pour l’équivalent de dose ambiante ;
- combiner la spectrométrie gamma in situ avec des mesures du débit de dose à l’aide d’une chambre à ionisation ; ceci permet de comparer la dose totale mesurée avec le dose totale calculé sur la base de la mesure in situ en additionnant la composante ionisante cosmique calculée ;
- choisir un nombre de site de mesure suffisamment grand pour pouvoir déterminer la variation locales des composante du rayonnement ;
- Compléter les mesures par des analyses en laboratoire d’échantillons de sol, de gravier, de pavés et de matériaux de construction.
Mise en application et exécution du projet
«External background radiation in the Fribourg (Switzerland) urban area»
Les travaux comportaient les étapes suivantes:
1) définition des objectifs, étude de la littérature et planification du projet;
2) élaboration des bases théoriques de physique nucléaire: notamment la mesure du rayonnement par spectrométrie gamma in situ et à l’intérieur des bâtiments et chambre d’ionisation, l’interprétation de la dose, traitement et l’interprétation des spectres gamma;
3) Choix, test et étalonnage des instruments utilisés;
4) Planification des campagnes de mesure, choix des places de mesure et des bâtiments, contacter les autorités de la ville de Fribourg, les propriétaires et les habitants des maisons;
5) Réalisation du programme de mesure par spectrométrie gamma avec des détecteurs Ge(HP) portable et une chambre d’ionisation Reuter-Stokes;
6) Evaluation et interprétation des mesures, rédaction du rapport final, élaboration et défense de la thèse.
Pour le projet deux spectromètres de la section ont été utilisé: un Ge(HP) portable refroidi au N2 liquide et un ORTEC-DETECTIVE avec un cristal Ge refroidi par un moteur Sterling. Ce dernier vient d’être développe pour une détection rapide de source radioactive (par exemple accident ou terrorisme nucléaire) et est équipé d’un logiciel d’analyse du spectre et d’identification rapide des radionucléides. Par le présent projet M. Boucher pouvait démontrer que cet instrument était également bien adapté à la spectrométrie in-situ à la fois dans le terrain et à l’intérieur des bâtiments. Le rapport contient la description des procédures de calibration, les techniques d’évaluation des spectres gamma ainsi que les simulations Monte Carlo effectués par l’IRA à Lausanne comme alternative moderne à la calibration classique par des sources ponctuelles.
Dans le dernier chapitre du rapport final, sont présentés les résultats des 124 mesures dans l’agglomération de Fribourg (dont 21 en plein air et 103 dans des bâtiments) avec l’interprétation. Celle-ci concerne les différences selon le sol (naturel, gravier, pavés, goudron) et l’altitude pour les mesures en plein air et les contributions des matériaux de construction et l’absorption du rayonnement cosmique par les dalles des maisons. La dernière augmente avec le nombre d’étages se trouvant au dessus de la pièce mesurée. À partir d’environs 7 étages l’affaiblissement du rayonnement cosmique reste constant. Le chapitre est complété par une comparaison avec les résultats des autres séries de mesures faites jusqu’à présent en Suisse. Si l’on tient compte de l’incertitude totale de ces mesures d’environ ±20%, des problèmes liés aux différentes méthodes et grandeurs de mesure utilisées dans ces campagnes (ce qui pose le problème de la conversion d’une unité dans une autre) on trouve une concordance relativement bonne. Le projet fournit certainement beaucoup d’informations et permet de mieux connaître les paramètres qui ont une influence sur les composants de l’irradiation naturelle mais soulève en même temps de nouvelles questions qui restent à clarifier lors d’une prochaine campagne de mesure.