Personnes issues de l’immigration dans l’assurance-invalidité. Procédure et facteurs intervenant en amont
La présente étude examine la probabilité de percevoir une rente et le déroulement de la procédure AI pour les personnes de nationalité suisse et pour celles originaires de Turquie et de l’ex-Yougoslavie. Elle s’appuie sur l’analyse statistique des réponses à une enquête du panel suisse des ménages, sur les données du registre des inscriptions et de l’octroi de prestations de l’AI, et enfin sur l’analyse de 90 dossiers AI et entretiens structurés avec les personnes concernées. Elle met en lumière le fait que la plus grande probabilité de percevoir une rente AI chez les personnes issues de l’immigration est principalement due à des facteurs intervenant en amont de la procédure AI (état de santé, représentation dans des groupes de risques). Les possibilités de réadaptation plus mauvaises pour ces personnes n’augmentent pas directement leur probabilité de percevoir une rente. En effet, celle-ci est d’abord déterminée par les critères médicaux définis par la législation suisse relative à l’assurance-invalidité. En raison de tableaux cliniques plus complexes, d’une interaction plus difficile et parfois conflictuelle, et des très grandes différences entre leur représentation propre et l’évaluation par des tiers, les procédures concernant les personnes issues de l’immigration durent en moyenne plus longtemps et nécessitent une instruction plus poussée.